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Panzerkampfwagen VI Tiger et variantes
Dim 13 Déc 2015 - 13:49
Aujourd'hui on s'attaque a un mythe de la seconde guerre mondiale, légende de la propagande de Goebbels, char apprécié par ses équipages et effrayant au yeux de l'ennemi, je veux bien sur parler du Tiger.
On va donc comme d'habitude traiter d'abord de sa conception, de ses améliorations, de ses variantes pour finir par répondre à une question que je trouve personnellement intérressante : le Tigre est-t-il réellement une réussite comme on le dit souvent ?
I)La genèse
a)Une conception de l'entre-deux guerres
Amer de la défaite de 1918, les dirigeants du NSDAP lorsqu'ils arrivent au pouvoir (en toute légalité !) veulent, en plus de la conquête du Lebenstraum, prendre leur revanche sur les français qui les ont humiliés à 2 reprises (Rethonde et Versailles avec le Diktat de 1919).
Seulement voilà, un obstacle de taille s'oppose aux revendications allemandes : la ligne Maginot (complexe de défense suivant le cours du Rhin sur la rive Ouest, de la Suisse jusqu'aux Ardennes, elle s'oppose à la ligne allemande "Siegfried") ainsi que les puissants forts belges et hollandais (Eben-Emael en Belgique, réputé imprenable).
Or l'Allemagne n'a aucuns blindés à opposer à ces forteresses pour les percer (ce qu'on appelle aujourd'hui un char de rupture).
Il est décidé de développer un char lourd capable d'encaisser les coups et de les redistribuer grâce à un canon puissant.
Là s'engage le développement de nombreux prototypes, allant du D.W.2 avec un blindage de 50mm et un canon Kurz de 7,5cm jusqu'au V.K.30.01 de Porsche armé d'un 8,8cm et blindé à hauteur de 80mm.
Finalement aucuns prototypes n'est créé, le commandement allemand estimant que le nouveau Panzer IV, armé d'un 7,5cm Kurz, sera suffisant. Le 10 mai 1940, les allemands envahissent les Pays-Bas avant d'entrer en Belgique.
Les deux pays vendront chèrement leur peau malgré leur neutralité violée. Les allemands veulent faire croire à une réitération du plan "Schlieffen" de 1914 mais cette fois motorisé.
La forteresse de Eben-emael est enlevé des mains belges par un audacieux assaut des Fallschirmjäger allemands qui prennent la place sans perte sensible. Le plan fonctionne à merveille, les alliés sont attirés en Belgique, tandis qu'une seconde force mené par Manstein traverse le massif des Ardennes, non défendu par la ligne Maginot sous prétexte qu'elle est impropre au mouvement de formations blindés, mais les allemands traversent le massif (non sans mal) et surprennent les armées alliées.
Elles seront encerclés a Dunkerque, c'est la fin d'une âpre bataille qui à complètement échappé aux mains des généraux français.
Cette campagne, mené grâce à la tactique dite "Blitzkrieg", démontre l’inutilité du char de rupture imaginé quelques années auparavant, les panzer légers et moyens étant largement suffisant.
Trêve de cours d'histoire, les autorités de la Panzerwaffe sont convaincus que le matériel d'alors est suffisant, jusqu’à ce que les allemands déclenchent Barbarossa.
Les renseignements allemands ayant sous estimé les moyens blindés russes, les chars allemands armés de canon Kurz de petit calibre ne peuvent alors pas faire face aux nouveaux T-34 et autres KV. L'urgence règne alors au sein de la Panzerwaffe qui décide de l'allongement des tubes des panzer alors en service, mais ce n'est pas une solution définitive. Il faut un nouveau blindé en urgence.
b)Conception et concurrence
Un appel d'offre est passé.
Ferdinand Porsche, le concepteur de la Volkswagen, et Henschel répondent à l'appel pour créer un blindé devant accueillir la tourelle Krupp équipant le V.K.30.01 (P).
Cette tourelle doit accueillir un 8.8 KwK 36, dérivé du 8.8 Flak 18 qui a fait sensation dans le désert et pendant la campagne de France
Petite anecdote d’ailleurs sur cette tourelle : vous pouvez observer que le toit de cette dernière est complètement plat mais que juste une longueur est anglé, ce afin de permettre une dépression du canon satisfaisante. Les tourelles de série verront leur toit entièrement incliné.
Porsche planche pour un char résolument différent de ceux produits en Allemagne jusque alors.
Il place la tourelle très en avant, il intègre également des moteurs électriques Siemens couplé a 2 autres moteurs diesel (il me semble, n'hésitez pas à me corriger la-dessus, j’ai pas très bien compris son système a Ferdi … ^^) ce qui permettrai de démarrer même si les températures sont très basses.
La transmission est placé a l’arrière ce qui libère une place considérable à l’avant.
Bref sans rentrer dans les détails, le prototype de Porsche semble très prometteur et il fait déjà, avant même l’aval d’Hitler, une commande d’une pré-série de 90 châssis.
Le prototype de Henschel lui est beaucoup plus classique.
Il planche pour un modèle avec tourelle centrale, un seul moteur Maybach et une transmission à l’avant.
La suspension quand à elle est plus innovante puisqu’elle intègre des galets entrelassés, sans galets de retours.
Il intègre également le nouveau système Vorpanzer. Il s’agit d’une plaque de blindage amovible permettant de protéger la transmission ainsi que les chenilles.
Le système Vorpanzer est visible: la plaque de blindage sur le glacis avant pouvait être rabaissé pour protéger le bas de caisse et les chenilles
Alors que les 2 concurents montent petit a petit leurs engins, Hitler (toujours dans sa folie de grande Allemagne) estime que les ingénieurs allemands sont capables d’aller plus vite et leur ordonne que la mise au point de leurs prototypes doivent être terminé pour son anniversaire, le 20 avril 1942, et qu’ils feront un « duel » devant un parterre d’officiers et de proches du parti nazi.
Les 2 prototypes sont déchargés le 19 avril par train à 11Km du fuhrerhauptquartier où les attendent le fuhrer en personne.
Les 2 blindés doivent alors rejoindre la zone par leur propres moyens … Et ça ne va pas être une mince affaire!
En effet le terrain est au moins boueux voir marécageux et le prototype de Porsche s’embourbe à plusieurs reprises, tandis que son moteur fait des siennes.
Le prototype de Henschel ne fait pas beaucoup mieux, bien que son moteur apparaît déjà plus « fiable ».
C’est le lendemain qu’a lieu la confrontation finale.
Sur une piste plane, le prototype de Porsche a l’avantage, passant la barre des 50Km/h.
Le maybach de Henschel a beaucoup de difficultés à suivre la cadence et parvient à franchir 40Km/h.
Une seconde démonstration est faite sur terrain peu porteur pour montrer la mobilité de la version de Henschel, le prototype de Porsche montrant clairement ses limites.Il voie même ses moteurs prendre feu.
C’est finalement en Mai 1942, après de nouveau tests, qu’est choisi le prototype d’Henschel pour sa simplicité et sa relative fiabilité. Porsche se retrouve alors avec 90 châssis sur les bras …
On l'a vu, il s’agit donc du prototype de Henschel qui est choisi, la tourelle restant celle de Krupp.
Le char de série ne se différencie que de très peu du prototype.
On a donc un Schwere Panzer de 56 tonnes armé du fameux 8,8cm KWK36L/56 qu’on ne présente plus …
Polyvalent (autant apte à détruire n’importe quel char allié qu’a détruire des fortifications ou des groupes d’infanterie), une cadence de tir exceptionnel, une précision favorisé par des optiques de qualité (les allemands étant les leader dans le domaine depuis quelques décennies), s’il est servi correctement il s’agit surement de l’arme la plus puissante du conflit (au début de sa production).
Tigre de début de production
Mais s’il n’y avait que le canon …
Le char est également doté d’un excellent blindage (certe peu anglé vu que sa conception remonte a avant la guerre) de 100mm d’acier d’une qualité incroyable donnant un indice de dureté Brinel très haut, c-à-d que le tank peut recevoir un nombre conséquent de coups sans que le blindages ne se fissure, valeur favorisé par la masse du véhicule.
Son blindage est de plus très homogène puisque ses flancs et son arrière sont également blindés à hauteur de 80mm (à 90°), rendant le tank invulnérable à ses adversaires moyens sous n’importe quel angle au-dela de 400m (voir moins …).
Mais penser que ses 56 tonnes sont une limite au niveau de la manœuvrabilité est une erreur, le tank est aussi rapide (ou lent tout dépend du point de vue) qu’un M4 américain sur route, c'est-à-dire 40Km/H, et les capacités tout terrain sont favorisés par des chenilles très larges. Certe ça ne vaut pas un T-34, mais n’oublions qu’un char Tigre pèse 2 fois plus lourd et par conséquent ces valeurs sont très acceptables.
Dessin du Maybach HL 210 P45
C’est grâce à son moteur Maybach HL 210 P45 de 12 cylindres en V, procurant une puissance maximum de 700 chevaux a 3000 tours par minutes que le Tiger reste malgré tout un minimum mobile.
Mais cette mobilité se fait grâce au sacrifice de la fiabilité.
En effet a un tel régime, le moteur a tendance à s’user plus rapidement et parfois tomber en panne, c’est pourquoi les ingénieurs développent un nouveau moteur qui est en fait le même que le précédant mais bridé à 650 chevaux : le HL 230 P30.
Ses chenilles larges lui permettant d’avoir une pression au sol de 1.09 KG/cm2 (ce qui est compte tenu de la masse du char, plutôt bon), il reste « maniable » en tout terrain, avec 16Km/H en pointe.
L’autonomie du tank est par contre beaucoup plus restreinte, avec 125Km sur route, ce qui est peu, et ce uniquement quand les réservoirs sont pleins, et on connaît tous la situation de l’Allemagne en 1944.
Un autre soucis de conception sont les mensurations du Schwere panzer : 8.45x3.70x2.93m, un mastodonte.
Il est ainsi aisément repérable de loin, et donc facile à atteindre pour un tireur, surtout de flanc (plus de 8m de longueur).
Mais c’est surtout la largeur qui pose problème puisque le tank avec ses chenilles de combat ne passe pas sur les plateformes ferroviaires, des chenilles de transport sont alors crées, mais cela ralenti le déploiement du véhicule.
On voit très nettement la taille du Tigre par rapport a son wagon de transport
En armement secondaire, le char embarque 2 MG-34 (coaxiale et de caisse) ainsi que des lances pots fumigènes tout autour de la caisse ainsi que sur les flancs de la tourelle.
Ces derniers ayant tendance à s’activer dès qu’ils sont touchés par une balle ou des débris, ils seront vite retirés.
Mais d’autres modifications importantes s’en suivent, ils donnent naissance a la seconde version du panzer : le Ausf.E
Cette version ,apparaissant après la bataille de Koursk fin 1943 début 1944, est d’abord équipé du moteur bridé vu juste avant. Le tourelleau du chef de char est redessiné en forme de larme, et un rails est installé pour permettre l’installation d’une MG-42 à vocation AA (Anti-Aérienne).
La Zimmerit (peinture anti-magnétique, pour déjouer les mines) est appliqué par les équipages sur chaque engins, le mantelet est redessiné.
Les patins de chenilles supplémentaires sont installés sur les flancs de la tourelle et sur le bas de caisse.
Les filtres à air Feifel destiné à aider le moteur essoufflé à cause de la poussière d’Afrique du nord ou de la steppe russe sont retirés. Un lance-grenade est installé sur la tourelle pour favoriser la défense rapproché contre l'infanterie.
La Rommelkiste adopte une forme standard et généralisé à tous les engins. Les phares de route sont changés, il n’en reste plus qu’un placé au centre du glacis.
Le train de roulement tout acier est également parfois installé. Il s’agit en fait d’une version fiabilisé du Tiger, mis en production très tôt sans réels essais, grâce aux retours d'expériences de combats des panzerschutzen.
Fiabilisé reste un bien grand mot tout de même car le char reste très fragile, notamment le moteur toujours aussi capricieux, et il requiert toujours une attention très importante (réparations systématiques, vérifications de chaque pièces avant les combats …), bref un casse tète pour les équipages et les ateliers de réparations, le poids du char n’aidant pas beaucoup …
Malgré tout le tank est très apprécié, autant par la panzerwaffe que par Goebbels qui en fait un puissant outil de propagande nazi durant toute la guerre, aidé par les grands as tel que Wittmann ou Carius. Ces deux versions sont produites a un peu plus de 1300 exemplaires jusque 1944, date a laquelle ils doivent être remplacé sur les chaines d’assemblage par leurs successeurs qui va cumuler encore plus de superlatifs …
Si le nom reprend celui du panzer précédent, il n’en est rien il s’agit d’un char complètement différent, intégrant les solution technique du Panther dans le concept du Tiger I.
Un nouvel appel est lancé à Porsche et Henschel pour dessiner un panzer lourd de 45 tonnes (donc en théorie plus léger que le tigre actuel, sans rire …) équipé d’un 88 plus long que le KWK36 et un blindage incliné a la manière du Panther. Porsche propose, une fois encore, un prototype tres en avance sur son temps, avec a nouveau une propulsion « hybrid ».
Il va même jusqu'à dessiner sa propre tourelle armée du 8.8cm plus long, comme prévu, qu’il va installer dans 2 configurations, soit très en avant soit en arrière (Turm vorne ou turm hintern), cette dernière proposition favorisant l’agencement interne ainsi que le problème du porte a faux du tube long de 71 calibres.
Seulement une fois encore, le prototype n’est pas au point, la motorisation ne suit pas le poids du panzer et n’est pas fiable du tout, le projet est trop coûteux et trop compliqué a produire (mention spécial a la tourelle moulé avec une excroissance pour le tourelleau), le train de roulement n’est pas bien adapté …
Bref je vous passe les détails il fait les mêmes erreurs que pour le premier tiger, il va même pré commander 50 tourelles de son dessin, alors que son châssis ne sera pas choisis.
En effet le nouveau ministre de l’armement Albert Speer souhaitant une rationalisation et une meilleure gestion des ressources toujours plus faible du Reich lui préfère le prototype de Henschel, plus classique. Le dessin général est semblable à celui du Panther, tourelle au centre, glacis avant fortement incliné … Il en réutilise d’ailleurs certains composants, favorisant la standardisation. La tourelle est celle dessiné par Krupp et elle intègre également le 8.8cm KWK43 L/71, cette dernière est simple a produire, sans excroissance, elle a de plus le mérite d’être mieux protégée.
D’abord équipé du moteur de 700 chevaux du Tiger I, le ausf B est équipé du HL 234 de 900 chevaux permettant de mouvoir ses quelques 69.8 tonnes, mais ça ne suffit pas et le char est plus lent que son prédécesseur (35Km/H sur route) .
Il est surtout encore moins fiable, le moteur étant sollicité jusqu'à ses derniers retranchements pour mouvoir une telle masse. Le glacis avant, épais de 150mm d’acier tout aussi soigné que celui du Tiger I, est incliné à 50 degrés, favorisant le ricochet du projectile et augmentant l’épaisseur du glacis. Les flancs et l’arrière sont eux blindés à hauteur de 80mm, légèrement incliné, qui suffisent à mettre en échec les obus de 75mm américain par exemple.
Mais le réel point fort du nouveau tigre est son incroyable canon de 8.8cm, long de 71 calibre. Il a des capacités balistiques hors du commun et pouvant mettre hors de combat n’importe quel tanks alliés à plus de 2000m (IS-2 compris), perçant à cette distance 132mm. La trajectoire très tendu des panzergranate favorisant la précision a longue distance, un tireur a quasiment 90% de chance de détruire un tank adverse a 1500m. Surnommé « konigstiger », ou tigre royal en français, il s’agit du char de combat le plus puissant du second conflit mondiale. Il sera produit a 492 exemplaires.
Je parlais de 90 châssis de tiger P que le docteur Porsche avait commandé alors qu’il a perdu l’appel d’offre, et bien ces châssis vont être réutilisé :
Ainsi courant 1942, il est décidé de recycler ces châssis en panzer-jäger lourd. Une casemate blindée (très blindée) est installée a l’arrière du châssis pour accueillir la version Pak du 8.8cm, cette fois longue de 71 calibres (c'est ce qui impose le montage de la casemate a l’arrière). La motorisation est fiabilisé, et la suspension modifié pour accueillir l’excédant de poids du a la casemate, bien plus lourde que la tourelle prévu.
Il en résulte malgré tout une fiabilité décevante et une mobilité encore moins bonne que celle du tiger.
Le blindage de face de la caisse reçoit une épaisseur de plus tandis que la mitrailleuse qu'elle abrite est retiré pour renforcer le châssis.
L’équipage est composé de 6 hommes : 1 chef de char, un pilote, un copilote/radio, un tireur ainsi que 2 chargeur.
Ces derniers permettent une cadence de tir affolante, les obus étant en plus entreposé en un seul fardeau, on estime une cadence a 15 coups/minute en début de bataille !!!
Avant même le début de son engagement, au vu ses caractéristiques l'oberkommando der whermacht se demande si elle va en faire un sturmgeschutz ou un panzer-jager.
Rien d'important vous allez me dire, il peut faire les 2 sans problèmes, seulement voila s'il est classifié en tant que sturmgeschutz il est dépendant de l'artillerie et non pas de la panzerwaffe, et s'il s'agit d'un panzer-jager c'est l'inverse.
Il y aura alors tout au long de la guerre conflit d’intérêt entre les 2 branches, faisant que le tank change de désignation très régulièrement au fil de ses affectations.
Malgré tout on estime qu'il s'agit plus d'un panzer-jager, c'est pour cela que la désignation retenu est : panzer-jager VI (P) mit 8.8cm pak 43/1 Ferdinand (en l'honneur de son créateur). A noter qu'un conflit d’intérêt semblable verra le jours avec le jagdpanther.
Notre nouvel engin doit faire son baptême du feu lors de l’opération Zitadelle sur le front de l'est en juillet 1943, a Koursk. L’opération est d'ailleurs retenu en attendant que les panzer-jager n'arrivent sur place.
Ils sont affecté a la pince nord et sont réparties dans la Schwere Panzerjäger-Abteilung.653, dénomination qui changera également en fonction de son appartenance a l'artillerie ou a la panzerwaffe. Les résultats tactiques sont excellents, l'allonge procuré par le 8.8cm est énorme permettant de détruire un T-34 a 4600m !!!
Malgré tout 2 points viennent entacher les qualités : l'absence de mitrailleuses et autres armes de protection rapproché, rendant le véhicule vulnérable a l'infanterie, ainsi que la fiabilité vraiment mauvaise. Si l’opération Zitadelle déclenché le 5 juillet 1943 est au début une réussite, la pince nord s'enlise dans les défenses russes tandis que la pince sud prend de pleins fouets les contre attaques soviétiques.
Elle est arrêté le 12 juillet sans qu'aucun objectif ne soit atteint, les soviétiques déclenchent l'offensive Kutusov en contre attaque.
De retour en usine, les rescapés du front de l'est voit leur plaque de blindage percé pour accueillir une MG-34 sur rotule. Leur mécanique est entièrement revu et on tente d'augmenter la fiabilité. De plus un tourrelleau est ajouté pour le chef d'engin pour lui offrir une vision panoramique. Un lance grenade est également installé sur le toit. Le panzer-jager est renommé "elefant".
Les pachydermes sont alors directement envoyés sur le front italien qui résiste désespérément aux multiples assauts alliés. Pourtant le centre de l'Italie, région très montagneuse, ne se prête pas beaucoup au panzer-jager dessiné pour le front de l'est. Malgré tout ils se comportent honorablement jusqu’à la fin de la guerre, et seront anéantis au fur et a mesure et seront tous détruis avec la chute du IIIeme Reich. Certains seront employés durant la bataille des Ardennes
Excellent char tactique, brillant par ses capacités antichars, son nombre trop limité (90 exemplaires) ne lui permettra pas de changer le cours de la guerre, on ne peut alors même pas mesurer son potentiel stratégique, bien que l'on peut estimer que sa fiabilité et sa mobilité aurai été un handicap certain sur le point stratégique
Pour finir, petite anecdote, vous vous souvenez du prototype complet pour le tigre créé par Porsche et non choisi par Hitler ? Et bien il est désigné char de commandement de la schwere panzer-jager abteilung de Ferdinand et les suivra tout au long du conflit, il est désigné panzer VI ausf P tiger
Reprenant cette fois le châssis du Tiger II, le nouveau chasseur de char/canon d’assaut est spécialement dessiné pour le front de l’est : blindage épais et incliné (250mm d’epaisseur au maximum), un énorme tube de 12,8cm pak44 avec une énorme allonge parfait pour la steppe russe et détruire du T-34 a longue distance, ses chenilles larges lui permettent malgré tout de manœuvré même pendant la raspoutitsa. Bien que le dessin soit commandé a Henschel, Porsche va encore y mettre des sienne, proposant notamment un train de roulement différent avec un galet de plus, répartissant mieux l’énorme masse du chasseur (près de 70 tonnes).
Malgré tout elle ne facilite pas la manutention et elle ne sera pas toujours équipé. Le tank est sous-motorisé avec le HL 230 P30 de seulement 700 chevaux ce qui le rend très long a se lancer, même si sa vitesse de pointe sur route est quand même de 38Km/H. Je pense que vous connaissez un peu tous les défauts de l’engin, ce sont sensiblement les mêmes que ceux du Tiger II : lourd, pataud, peu maniable, pas de tourelle, cadence de tir limité par des obus en 2 fardeaux, très grand, cible facile pour les jabos alliés …
Je ne vais pas trop m’étaler sur le sujet, je suis pas fana du jagdtiger et je ne m’y connais donc pas beaucoup. A noter tout de même, seulement 77 exemplaires seront produits, et quasiment tous seront envoyés sur le front de l’ouest.
aussi appelé « sturmtiger », il s’agit d’un énorme canon d’assaut armé d’un lance-roquette de 38cm dérivé d’une pièce de la kriegsmarine. Spécialement conçu pour détruire des bâtiments lors des affrontements urbains du front de l’est. Il a le même blindage et la même mobilité (plus ou moins) que le châssis de base. Il nécessitera des solutions techniques spéciales lors de sa conception, comme un treuil sur le toit pour le rechargement des roquettes. Seuls 18 exemplaires seront produits et ne seront utilisé dans leur rôle qu’a une seule occasion a l’est. Comme pour le jagdtiger, ce n’est pas trop mon domaine et je ne souhaite pas m’etaler sur le sujet, le tank nécessitant un article entier sur lui
Même chose je ne vais pas parler des automoteurs et autres versions du tigre pour transporter X choses …
le jagdtiger est employé dans une schwere panzer abteilung regroupant plusieurs dizaines de tigers (de ce que j’ai compris ca depend de l’organisation, ca varie de 20 a 45 tigers), ainsi que des panzer III ausf N en general pour l’accompagnement anti-infanterie jusqu’en fin 43 debut 44 ou les panzer III sont retirés du services progressivement. Il y a 3 kompanie, eux-mêmes divisé en 3 zug de 4 panzer VI pour l’organisation type 1944 (dite E). Les tigers sont en general deployés en zug ou parfois regroupé en kompanie, rarement plus haut. Alors ils servent de fer de lance d’un assaut et doivent foncer sans se soucier des poches de resistances. Comme pour le panther, la reconnaissance est indispensable, autant pour eviter que le char ne s’embourbe que pour eviter de tomber sur de mauvaises surprises. Les tigres doivent egalement etre si possible accompagné de panzer-grenadier afin de se proteger contre l’infanterie. Sur le front de l’ouest, une couverture anti-aerienne doit egalement etre disponible, les tigres etant visé en priorité par les jabos alliés. Sur les grands espaces, la formation utilisé est le « coin blindé », en pointe de fleche si on veut, c’est la formation d’attaque. Ils servent donc de char de rupture, dans les premieres heures ou jours d’un assaut, servant a percer localement le front adverse de maniere decisive afin de permettre au panzer division d’exploiter la breche au niveau strategique. Ils sont donc indispensable pour ouvrir un front herissé de canon anti-tank, leur resistance leur permettant de prendre plus de risque face a ces armes que tout tankiste redoute. Ils peuvent egalement servir dans la defensive, dans plusieurs formes : tout d’abord en defense « statique », ils servent de bunker antichar afin de briser le fer de lance blindé adverse. Il peuvent egalement servir de reserve operationnel afin de monter une contre-offensive local, dans le meme but que precedemment. Ils servent egalement de « pompier du front », ils sont trimballés un peu partout la ou il y a des breches dans les defenses allemands. Dans ce cas ils servent souvent a monter une contre attaque. Tactiquement le tigre s’est illustré a Koursk notamment dans les premiers jours de l’assaut jusqu'à Prokoravka. Il attaquent en coin et penetrent la premiere ligne de defense au sud, ils infligent des pertes blindés importantes aux sovietiques et aucun mur antichar ne peut arreter l’avancé, malgre tout la densité des defenses freinent considerable l’avancé allemande, confronté a une defense echelloné. A prokorovka, Joukov fait appelle au front de la steppe pour contrer la pointe blindé allemande devenu dangereuse apres leur contournement par l’est, les T-34 sont lancés sans arret sur les panzer lourds, qui s’ils font des carnages (a l’image de Wittman) sont obligés de retraiter car le combat devient bien trop rapproché, reequilibrant les forces. En effet le tigre doit a tout prix essayer de rester a distance de ses cibles, ces derniers (a la mi 1944) ne sont pas capables de le percer a plus de 400m (meme si les sovietiques commencent a mettre en place des tank le perforant de plus loin). Ainsi il n’a plus qu’a jouer avec l’allonge de son tube pour detruire ses cibles une part une grace a son excellente cadence de tir. Finalement, tactiquement, le pire ennemi du panzer lourd est le terrain allié a sa fiabilité, en effet rare sont les zug arrivant sur zone de combat entier ou sans une panne.
b) strategique
L’emploi strategique du tigre au sein de sa schwere panzer abteilung suit plus ou moins le meme schema que l’emploi tactique, vu d’un certain point de vu. Employé lors des grands assauts, en pointe de l’attaque, reuni generalement au sein d’une kampfgruppe pour apporter le soutien, comme la kampfgruppe Peiper dans les ardennes. Le fer de lance est inarretable et c’est finalement les soucis technique du tigre qui bloque l’avancé (manque de carburant par exemple). Le tigre est donc employé dans les secteurs les plus chauds du front, autant en attaque qu’en defense. Confié a un division ou a un corps d’armé generalement, parfois meme de facon permanente (les tigre de certaines divisions SS leurs resteront attribué parfois presque toute la guerre) elle donne un avantage certain, si on grossit enormement on peu presque dire qu’un seul tigre vaut 10 T-34. (je ne sais pas trop quoi ajouté, hesité pas a completer dans les coms, je seche un peu la ^^)
c) propagande ?
Le tigre tient il plus de l’arme de propagande ? Le tigre, s’il s’agit evidemment avant tout d’une arme tres puissante, a une porté psychologique et morale tres puissante. Glorifié par Goebbels en Allemagne nazi, present sur beaucoup d’affiches de propagandes, symbole d’une panzerwaffe victorieuse, joyaux de la heer et du regime nazi. Les panzerschutzen combattant sur tigre sont glorifiés, tel Wittman qui tiendra un discours a l’usine Henschel, il sera un des rares soldats decorrés par le fuhrer en personne. Il est l’image de l’allemand « ideal » pour le peuple du reich, intelligent, fin tacticien, doué au combat et fidele au partie. Mais la porté psychologique du tigre depasse les territoires de l’axe, il va créer une veritable peur du tigre chez les tankistes alliés, voyant desormais des tigres partout, alors qu’il s’agit de simple panzer IV. Cela a bien evidemment un impact sur la combativité des tankistes. L’infanterie egalement redoute de croisé le fauve et sa garde de panzergrenadier. Il est le symbole du reich a detruire absolument, ainsi il attire generalement tout le feu sur lui sur le champ de bataille. On peut donc dire que le tigre est egalement une arme de propagande tres puissante et efficace, d’ailleurs encore aujourd’hui dans les films ou la culture en general, quand il faut representé un tank allemand, il s’agit du tigre (Fury, il faut sauver le soldat Ryan, le tigre blanc sans parler d’une mission de call of duty II entierement dedié a la traque d’un tigre, chose qui se fera dans l’opussuivant egalement …)
V) revision du comparatif panzer V/panzer VI
Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais dans mon article sur le panther, j’avais fait le meme comparatif, donnant clairement le moyen vainqueur. Mais essayons maintenant de donenr l’avantage au lourd.
Clairement de 2 generations differentes, les 2 fauves sont pourtant tres semblablent dans leur capacités, apparu un an apres le tigre, le panther bien plus economique et d’un interet strategique autrement plus important souleve la question de l’interet de produire des chars encore et toujours plus lourd (tiger, konigstiger …) ?
Revenons sur le comparatif technique. Sur le plan de la mobilité je donnais le panther vainqueur, de tres loin, mais il ne faut quand meme pas oublier que le schwere panzer n’est quand meme pas loin derriere. Avec une vitess impressionant compte tenu de son poids, le lourd peut malgre tout aisement se projeter vers l’avant. C’est vraiment dans sa mobilité strategique que le panzer VI perd, le fait qu’il consomme plus que son frere d’arme et qu’il n’est pas adapté aux trains y jouant un role decisif. Malgre tout la difference est quand meme maigre, d’autant plus que le panther du point de vu de la fiabilité n’est clairement pas un modele et est surement pire que le panzer lourd. Mais ce n’est pas sur la mobilité que va se jouer le comparatif, mais bien sur la resistance et la puissance de feu.
Si on donne, a tord, le blindage du panther bien superieur a celui du tigre, c’est parce qu’il est incliné, on ne prend pas en compte la qualité du blindage. En effet celle du tigre est clairement plus soigné, faisant figure de perfection comparé au production de panther de fin de guerre. L’indice brinell du tigre est a 250 environ, une valeur parfaite pour de l’acier a blindage, sa composition est egalement soigné. Au contraire le blindage du panther est beaucoup moins soigné avec un indice superieur a 300, ce qui entraine des fissures trop frequantes du blindage, meme quand le coup ne perfore pas la cuirasse. Cela est du a une composition peu soigné et se degradant au fur et a mesure que la guerre avance, ce qui n’est pas le cas du tigre, meme pour le ausf B de fin de guerre pour lequel aucun cas de perforation ou de fissure de l’arc frontale n’est recensé. C’est d’ailleurs ce soin particulier apporté au blindage qui fait grimper le prix du panzer, presque le double pour le lourd (250 000 reichmarks contre 117 000). De plus la masse du lourd lui permet d’encaisser bien plus de coup avant que le blindage ne se fissure egalement, il n’est pas rare de voir des tigres avec des centaines d’impacts de petits calibres. Enfin de ce qui est de la protection passive, les 2 chars sont presque aussi haut et seul un camouflage soigné permet de les caché aux yeux de l’ennemi. En definitive si les 120mm effectif du panther sont superieurs aux 100mm du tigre, dans les faits le tigre encaisse bien mieux. D’autant plus que son blindage est homogene et de la meme qualité et presque la meme epaisseur sous tous les angles (80mm pour les flancs et l’arriere), ce qui n’est pas le cas du panther qui a subit une cure d’amaigrissement durant sa conception pour favoriser le blindage frontale.
Passons maintenant a la raison d’etre du tigre, son canon. Si celui du panther a de remarquable capacité balistique en matiere de perforation, celui du tigre n’a pas grand-chose a lui envié, d’autant plus que les quelques milimettres peforés en plus ne sont pas decisifs car les 2 engins n’ont aucun mal a penetrer leurs adversaires a 2000m. La reel difference tient dans la polyvalence du 8.8cm du tigre capable de prendre a partie n’importe qu’elle cible grace a un panel complet d’obus, il est parfait en soutient de l’infanterie. C’est moins le cas pour le panther qui a des obus moins lourd et des sprenggranaten moins efficaces.
Le tigre a en plus son « fear-factor » qu’il developpe grace a la reputation de la machine dans le monde entier, si le panther est un adversaire redouté, le tigre est un adversaire qui fait fuir. Le bruit particulier d’un coup de feu de 8.8, le cliquetti des chenilles et le bruits du gros maybach suffit a faire peur a une troupe peu agguerri.
Strategiquement parlant on l’a vu, dire que les tigre n’ont aucun interet est faux. A Koursk il y a plus de panther que de tigre est pourtant ce sont bien les tigres qui sortent leur epingle du jeu, alors que les panther peinent a se sortir d’un champ de mine et a percer la ligne de front ennemi. Le tigre peut aisement servir de bunker sur roue, sous tous les angles et former des moles defensives efficaces, ce que le panther ne peut faire que avec d’autres compagnons d’armes. Le char de rupture s’avere indispensable pour percer le front, on le voit egalement dans les ardennes ou le flanc nord genereusement garnit en lourd perce beaucoup plus loin que le flanc sud qui en manque cruelement lors du debut de l’offensive, les panzer ayant du mal a percer le front americain.
Finalement, les 2 engins trouvent chacun leur interet dans un conflit ou la polyvalence est de mise. Les 2 sont un concentrés du tritype puissance de feu-mobilité-blindage qui sont adaptés a leur mission plus specifique a chacun. Le tigre a donc sa place dans la panzerwaffe au coté de son frere d’arme moyen.
VI) conclusion
Le panzerkampfwagen VI va laisser une trace indellebile sur l’histoire du second conflit mondiale, symbole du conflit de la qualité contre la quantité, qui sera finalement perdu par les allemands.
Mon etude, peut et doit etre encore paufinée, ameliorée, et completée, que se soit par moi ou vous. Dans tous les cas je n’ai pas la pretention d’avoir le savoir ultime sur cette machine des plus complexes et j’espere avoir fait de mon mieux pour que cette article soit interressant avec le moins d’erreur possible. N’hesitez pas a critiquer de maniere constructive, il n’y a que comme ca que l’on avance ^^
On va donc comme d'habitude traiter d'abord de sa conception, de ses améliorations, de ses variantes pour finir par répondre à une question que je trouve personnellement intérressante : le Tigre est-t-il réellement une réussite comme on le dit souvent ?
I)La genèse
a)Une conception de l'entre-deux guerres
Amer de la défaite de 1918, les dirigeants du NSDAP lorsqu'ils arrivent au pouvoir (en toute légalité !) veulent, en plus de la conquête du Lebenstraum, prendre leur revanche sur les français qui les ont humiliés à 2 reprises (Rethonde et Versailles avec le Diktat de 1919).
Seulement voilà, un obstacle de taille s'oppose aux revendications allemandes : la ligne Maginot (complexe de défense suivant le cours du Rhin sur la rive Ouest, de la Suisse jusqu'aux Ardennes, elle s'oppose à la ligne allemande "Siegfried") ainsi que les puissants forts belges et hollandais (Eben-Emael en Belgique, réputé imprenable).
Carte de la Position fortifiée de Liège. En bleu, les forts construits entre 1888 et 1891 ; en rouge, ceux construits dans les années 1930
Or l'Allemagne n'a aucuns blindés à opposer à ces forteresses pour les percer (ce qu'on appelle aujourd'hui un char de rupture).
Il est décidé de développer un char lourd capable d'encaisser les coups et de les redistribuer grâce à un canon puissant.
Là s'engage le développement de nombreux prototypes, allant du D.W.2 avec un blindage de 50mm et un canon Kurz de 7,5cm jusqu'au V.K.30.01 de Porsche armé d'un 8,8cm et blindé à hauteur de 80mm.
Finalement aucuns prototypes n'est créé, le commandement allemand estimant que le nouveau Panzer IV, armé d'un 7,5cm Kurz, sera suffisant. Le 10 mai 1940, les allemands envahissent les Pays-Bas avant d'entrer en Belgique.
Les deux pays vendront chèrement leur peau malgré leur neutralité violée. Les allemands veulent faire croire à une réitération du plan "Schlieffen" de 1914 mais cette fois motorisé.
Plan "Schlieffen" de 1914
La forteresse de Eben-emael est enlevé des mains belges par un audacieux assaut des Fallschirmjäger allemands qui prennent la place sans perte sensible. Le plan fonctionne à merveille, les alliés sont attirés en Belgique, tandis qu'une seconde force mené par Manstein traverse le massif des Ardennes, non défendu par la ligne Maginot sous prétexte qu'elle est impropre au mouvement de formations blindés, mais les allemands traversent le massif (non sans mal) et surprennent les armées alliées.
Elles seront encerclés a Dunkerque, c'est la fin d'une âpre bataille qui à complètement échappé aux mains des généraux français.
Cette campagne, mené grâce à la tactique dite "Blitzkrieg", démontre l’inutilité du char de rupture imaginé quelques années auparavant, les panzer légers et moyens étant largement suffisant.
Trêve de cours d'histoire, les autorités de la Panzerwaffe sont convaincus que le matériel d'alors est suffisant, jusqu’à ce que les allemands déclenchent Barbarossa.
Les renseignements allemands ayant sous estimé les moyens blindés russes, les chars allemands armés de canon Kurz de petit calibre ne peuvent alors pas faire face aux nouveaux T-34 et autres KV. L'urgence règne alors au sein de la Panzerwaffe qui décide de l'allongement des tubes des panzer alors en service, mais ce n'est pas une solution définitive. Il faut un nouveau blindé en urgence.
b)Conception et concurrence
Un appel d'offre est passé.
Ferdinand Porsche, le concepteur de la Volkswagen, et Henschel répondent à l'appel pour créer un blindé devant accueillir la tourelle Krupp équipant le V.K.30.01 (P).
Cette tourelle doit accueillir un 8.8 KwK 36, dérivé du 8.8 Flak 18 qui a fait sensation dans le désert et pendant la campagne de France
Petite anecdote d’ailleurs sur cette tourelle : vous pouvez observer que le toit de cette dernière est complètement plat mais que juste une longueur est anglé, ce afin de permettre une dépression du canon satisfaisante. Les tourelles de série verront leur toit entièrement incliné.
Porsche planche pour un char résolument différent de ceux produits en Allemagne jusque alors.
Il place la tourelle très en avant, il intègre également des moteurs électriques Siemens couplé a 2 autres moteurs diesel (il me semble, n'hésitez pas à me corriger la-dessus, j’ai pas très bien compris son système a Ferdi … ^^) ce qui permettrai de démarrer même si les températures sont très basses.
La transmission est placé a l’arrière ce qui libère une place considérable à l’avant.
Bref sans rentrer dans les détails, le prototype de Porsche semble très prometteur et il fait déjà, avant même l’aval d’Hitler, une commande d’une pré-série de 90 châssis.
Le prototype de Henschel lui est beaucoup plus classique.
Il planche pour un modèle avec tourelle centrale, un seul moteur Maybach et une transmission à l’avant.
La suspension quand à elle est plus innovante puisqu’elle intègre des galets entrelassés, sans galets de retours.
Il intègre également le nouveau système Vorpanzer. Il s’agit d’une plaque de blindage amovible permettant de protéger la transmission ainsi que les chenilles.
Le système Vorpanzer est visible: la plaque de blindage sur le glacis avant pouvait être rabaissé pour protéger le bas de caisse et les chenilles
Alors que les 2 concurents montent petit a petit leurs engins, Hitler (toujours dans sa folie de grande Allemagne) estime que les ingénieurs allemands sont capables d’aller plus vite et leur ordonne que la mise au point de leurs prototypes doivent être terminé pour son anniversaire, le 20 avril 1942, et qu’ils feront un « duel » devant un parterre d’officiers et de proches du parti nazi.
Les 2 prototypes sont déchargés le 19 avril par train à 11Km du fuhrerhauptquartier où les attendent le fuhrer en personne.
Les 2 blindés doivent alors rejoindre la zone par leur propres moyens … Et ça ne va pas être une mince affaire!
En effet le terrain est au moins boueux voir marécageux et le prototype de Porsche s’embourbe à plusieurs reprises, tandis que son moteur fait des siennes.
Le prototype de Henschel ne fait pas beaucoup mieux, bien que son moteur apparaît déjà plus « fiable ».
C’est le lendemain qu’a lieu la confrontation finale.
Sur une piste plane, le prototype de Porsche a l’avantage, passant la barre des 50Km/h.
Le maybach de Henschel a beaucoup de difficultés à suivre la cadence et parvient à franchir 40Km/h.
Une seconde démonstration est faite sur terrain peu porteur pour montrer la mobilité de la version de Henschel, le prototype de Porsche montrant clairement ses limites.Il voie même ses moteurs prendre feu.
C’est finalement en Mai 1942, après de nouveau tests, qu’est choisi le prototype d’Henschel pour sa simplicité et sa relative fiabilité. Porsche se retrouve alors avec 90 châssis sur les bras …
II) le Panzerkampfwagen VI Tiger I/II
a)Panzer VI ausf H1
On l'a vu, il s’agit donc du prototype de Henschel qui est choisi, la tourelle restant celle de Krupp.
Le char de série ne se différencie que de très peu du prototype.
On a donc un Schwere Panzer de 56 tonnes armé du fameux 8,8cm KWK36L/56 qu’on ne présente plus …
Polyvalent (autant apte à détruire n’importe quel char allié qu’a détruire des fortifications ou des groupes d’infanterie), une cadence de tir exceptionnel, une précision favorisé par des optiques de qualité (les allemands étant les leader dans le domaine depuis quelques décennies), s’il est servi correctement il s’agit surement de l’arme la plus puissante du conflit (au début de sa production).
Tigre de début de production
Mais s’il n’y avait que le canon …
Le char est également doté d’un excellent blindage (certe peu anglé vu que sa conception remonte a avant la guerre) de 100mm d’acier d’une qualité incroyable donnant un indice de dureté Brinel très haut, c-à-d que le tank peut recevoir un nombre conséquent de coups sans que le blindages ne se fissure, valeur favorisé par la masse du véhicule.
Son blindage est de plus très homogène puisque ses flancs et son arrière sont également blindés à hauteur de 80mm (à 90°), rendant le tank invulnérable à ses adversaires moyens sous n’importe quel angle au-dela de 400m (voir moins …).
Mais penser que ses 56 tonnes sont une limite au niveau de la manœuvrabilité est une erreur, le tank est aussi rapide (ou lent tout dépend du point de vue) qu’un M4 américain sur route, c'est-à-dire 40Km/H, et les capacités tout terrain sont favorisés par des chenilles très larges. Certe ça ne vaut pas un T-34, mais n’oublions qu’un char Tigre pèse 2 fois plus lourd et par conséquent ces valeurs sont très acceptables.
Dessin du Maybach HL 210 P45
C’est grâce à son moteur Maybach HL 210 P45 de 12 cylindres en V, procurant une puissance maximum de 700 chevaux a 3000 tours par minutes que le Tiger reste malgré tout un minimum mobile.
Mais cette mobilité se fait grâce au sacrifice de la fiabilité.
En effet a un tel régime, le moteur a tendance à s’user plus rapidement et parfois tomber en panne, c’est pourquoi les ingénieurs développent un nouveau moteur qui est en fait le même que le précédant mais bridé à 650 chevaux : le HL 230 P30.
Ses chenilles larges lui permettant d’avoir une pression au sol de 1.09 KG/cm2 (ce qui est compte tenu de la masse du char, plutôt bon), il reste « maniable » en tout terrain, avec 16Km/H en pointe.
L’autonomie du tank est par contre beaucoup plus restreinte, avec 125Km sur route, ce qui est peu, et ce uniquement quand les réservoirs sont pleins, et on connaît tous la situation de l’Allemagne en 1944.
Un autre soucis de conception sont les mensurations du Schwere panzer : 8.45x3.70x2.93m, un mastodonte.
Il est ainsi aisément repérable de loin, et donc facile à atteindre pour un tireur, surtout de flanc (plus de 8m de longueur).
Mais c’est surtout la largeur qui pose problème puisque le tank avec ses chenilles de combat ne passe pas sur les plateformes ferroviaires, des chenilles de transport sont alors crées, mais cela ralenti le déploiement du véhicule.
On voit très nettement la taille du Tigre par rapport a son wagon de transport
En armement secondaire, le char embarque 2 MG-34 (coaxiale et de caisse) ainsi que des lances pots fumigènes tout autour de la caisse ainsi que sur les flancs de la tourelle.
Ces derniers ayant tendance à s’activer dès qu’ils sont touchés par une balle ou des débris, ils seront vite retirés.
Mais d’autres modifications importantes s’en suivent, ils donnent naissance a la seconde version du panzer : le Ausf.E
b) le Panzer VI ausf E
Cette version ,apparaissant après la bataille de Koursk fin 1943 début 1944, est d’abord équipé du moteur bridé vu juste avant. Le tourelleau du chef de char est redessiné en forme de larme, et un rails est installé pour permettre l’installation d’une MG-42 à vocation AA (Anti-Aérienne).
La Zimmerit (peinture anti-magnétique, pour déjouer les mines) est appliqué par les équipages sur chaque engins, le mantelet est redessiné.
Les patins de chenilles supplémentaires sont installés sur les flancs de la tourelle et sur le bas de caisse.
Les filtres à air Feifel destiné à aider le moteur essoufflé à cause de la poussière d’Afrique du nord ou de la steppe russe sont retirés. Un lance-grenade est installé sur la tourelle pour favoriser la défense rapproché contre l'infanterie.
La Rommelkiste adopte une forme standard et généralisé à tous les engins. Les phares de route sont changés, il n’en reste plus qu’un placé au centre du glacis.
Le train de roulement tout acier est également parfois installé. Il s’agit en fait d’une version fiabilisé du Tiger, mis en production très tôt sans réels essais, grâce aux retours d'expériences de combats des panzerschutzen.
Fiabilisé reste un bien grand mot tout de même car le char reste très fragile, notamment le moteur toujours aussi capricieux, et il requiert toujours une attention très importante (réparations systématiques, vérifications de chaque pièces avant les combats …), bref un casse tète pour les équipages et les ateliers de réparations, le poids du char n’aidant pas beaucoup …
Malgré tout le tank est très apprécié, autant par la panzerwaffe que par Goebbels qui en fait un puissant outil de propagande nazi durant toute la guerre, aidé par les grands as tel que Wittmann ou Carius. Ces deux versions sont produites a un peu plus de 1300 exemplaires jusque 1944, date a laquelle ils doivent être remplacé sur les chaines d’assemblage par leurs successeurs qui va cumuler encore plus de superlatifs …
c) le Panzer VI ausf B "Tigre II"
Si le nom reprend celui du panzer précédent, il n’en est rien il s’agit d’un char complètement différent, intégrant les solution technique du Panther dans le concept du Tiger I.
Un nouvel appel est lancé à Porsche et Henschel pour dessiner un panzer lourd de 45 tonnes (donc en théorie plus léger que le tigre actuel, sans rire …) équipé d’un 88 plus long que le KWK36 et un blindage incliné a la manière du Panther. Porsche propose, une fois encore, un prototype tres en avance sur son temps, avec a nouveau une propulsion « hybrid ».
Il va même jusqu'à dessiner sa propre tourelle armée du 8.8cm plus long, comme prévu, qu’il va installer dans 2 configurations, soit très en avant soit en arrière (Turm vorne ou turm hintern), cette dernière proposition favorisant l’agencement interne ainsi que le problème du porte a faux du tube long de 71 calibres.
Seulement une fois encore, le prototype n’est pas au point, la motorisation ne suit pas le poids du panzer et n’est pas fiable du tout, le projet est trop coûteux et trop compliqué a produire (mention spécial a la tourelle moulé avec une excroissance pour le tourelleau), le train de roulement n’est pas bien adapté …
Bref je vous passe les détails il fait les mêmes erreurs que pour le premier tiger, il va même pré commander 50 tourelles de son dessin, alors que son châssis ne sera pas choisis.
En effet le nouveau ministre de l’armement Albert Speer souhaitant une rationalisation et une meilleure gestion des ressources toujours plus faible du Reich lui préfère le prototype de Henschel, plus classique. Le dessin général est semblable à celui du Panther, tourelle au centre, glacis avant fortement incliné … Il en réutilise d’ailleurs certains composants, favorisant la standardisation. La tourelle est celle dessiné par Krupp et elle intègre également le 8.8cm KWK43 L/71, cette dernière est simple a produire, sans excroissance, elle a de plus le mérite d’être mieux protégée.
D’abord équipé du moteur de 700 chevaux du Tiger I, le ausf B est équipé du HL 234 de 900 chevaux permettant de mouvoir ses quelques 69.8 tonnes, mais ça ne suffit pas et le char est plus lent que son prédécesseur (35Km/H sur route) .
Il est surtout encore moins fiable, le moteur étant sollicité jusqu'à ses derniers retranchements pour mouvoir une telle masse. Le glacis avant, épais de 150mm d’acier tout aussi soigné que celui du Tiger I, est incliné à 50 degrés, favorisant le ricochet du projectile et augmentant l’épaisseur du glacis. Les flancs et l’arrière sont eux blindés à hauteur de 80mm, légèrement incliné, qui suffisent à mettre en échec les obus de 75mm américain par exemple.
Mais le réel point fort du nouveau tigre est son incroyable canon de 8.8cm, long de 71 calibre. Il a des capacités balistiques hors du commun et pouvant mettre hors de combat n’importe quel tanks alliés à plus de 2000m (IS-2 compris), perçant à cette distance 132mm. La trajectoire très tendu des panzergranate favorisant la précision a longue distance, un tireur a quasiment 90% de chance de détruire un tank adverse a 1500m. Surnommé « konigstiger », ou tigre royal en français, il s’agit du char de combat le plus puissant du second conflit mondiale. Il sera produit a 492 exemplaires.
III) les versions de panzerjager/sturmgeschutz
a) le panzerjager VI ausf P mit 8.8cm pak43L/71 « ferdinand » puis « elefant »
Je parlais de 90 châssis de tiger P que le docteur Porsche avait commandé alors qu’il a perdu l’appel d’offre, et bien ces châssis vont être réutilisé :
Ainsi courant 1942, il est décidé de recycler ces châssis en panzer-jäger lourd. Une casemate blindée (très blindée) est installée a l’arrière du châssis pour accueillir la version Pak du 8.8cm, cette fois longue de 71 calibres (c'est ce qui impose le montage de la casemate a l’arrière). La motorisation est fiabilisé, et la suspension modifié pour accueillir l’excédant de poids du a la casemate, bien plus lourde que la tourelle prévu.
Il en résulte malgré tout une fiabilité décevante et une mobilité encore moins bonne que celle du tiger.
Le blindage de face de la caisse reçoit une épaisseur de plus tandis que la mitrailleuse qu'elle abrite est retiré pour renforcer le châssis.
L’équipage est composé de 6 hommes : 1 chef de char, un pilote, un copilote/radio, un tireur ainsi que 2 chargeur.
Ces derniers permettent une cadence de tir affolante, les obus étant en plus entreposé en un seul fardeau, on estime une cadence a 15 coups/minute en début de bataille !!!
Avant même le début de son engagement, au vu ses caractéristiques l'oberkommando der whermacht se demande si elle va en faire un sturmgeschutz ou un panzer-jager.
Rien d'important vous allez me dire, il peut faire les 2 sans problèmes, seulement voila s'il est classifié en tant que sturmgeschutz il est dépendant de l'artillerie et non pas de la panzerwaffe, et s'il s'agit d'un panzer-jager c'est l'inverse.
Il y aura alors tout au long de la guerre conflit d’intérêt entre les 2 branches, faisant que le tank change de désignation très régulièrement au fil de ses affectations.
Malgré tout on estime qu'il s'agit plus d'un panzer-jager, c'est pour cela que la désignation retenu est : panzer-jager VI (P) mit 8.8cm pak 43/1 Ferdinand (en l'honneur de son créateur). A noter qu'un conflit d’intérêt semblable verra le jours avec le jagdpanther.
Notre nouvel engin doit faire son baptême du feu lors de l’opération Zitadelle sur le front de l'est en juillet 1943, a Koursk. L’opération est d'ailleurs retenu en attendant que les panzer-jager n'arrivent sur place.
Ils sont affecté a la pince nord et sont réparties dans la Schwere Panzerjäger-Abteilung.653, dénomination qui changera également en fonction de son appartenance a l'artillerie ou a la panzerwaffe. Les résultats tactiques sont excellents, l'allonge procuré par le 8.8cm est énorme permettant de détruire un T-34 a 4600m !!!
Malgré tout 2 points viennent entacher les qualités : l'absence de mitrailleuses et autres armes de protection rapproché, rendant le véhicule vulnérable a l'infanterie, ainsi que la fiabilité vraiment mauvaise. Si l’opération Zitadelle déclenché le 5 juillet 1943 est au début une réussite, la pince nord s'enlise dans les défenses russes tandis que la pince sud prend de pleins fouets les contre attaques soviétiques.
Elle est arrêté le 12 juillet sans qu'aucun objectif ne soit atteint, les soviétiques déclenchent l'offensive Kutusov en contre attaque.
De retour en usine, les rescapés du front de l'est voit leur plaque de blindage percé pour accueillir une MG-34 sur rotule. Leur mécanique est entièrement revu et on tente d'augmenter la fiabilité. De plus un tourrelleau est ajouté pour le chef d'engin pour lui offrir une vision panoramique. Un lance grenade est également installé sur le toit. Le panzer-jager est renommé "elefant".
Les pachydermes sont alors directement envoyés sur le front italien qui résiste désespérément aux multiples assauts alliés. Pourtant le centre de l'Italie, région très montagneuse, ne se prête pas beaucoup au panzer-jager dessiné pour le front de l'est. Malgré tout ils se comportent honorablement jusqu’à la fin de la guerre, et seront anéantis au fur et a mesure et seront tous détruis avec la chute du IIIeme Reich. Certains seront employés durant la bataille des Ardennes
Excellent char tactique, brillant par ses capacités antichars, son nombre trop limité (90 exemplaires) ne lui permettra pas de changer le cours de la guerre, on ne peut alors même pas mesurer son potentiel stratégique, bien que l'on peut estimer que sa fiabilité et sa mobilité aurai été un handicap certain sur le point stratégique
Pour finir, petite anecdote, vous vous souvenez du prototype complet pour le tigre créé par Porsche et non choisi par Hitler ? Et bien il est désigné char de commandement de la schwere panzer-jager abteilung de Ferdinand et les suivra tout au long du conflit, il est désigné panzer VI ausf P tiger
b)Panzerjager VI ausf B « jagdtiger »
Reprenant cette fois le châssis du Tiger II, le nouveau chasseur de char/canon d’assaut est spécialement dessiné pour le front de l’est : blindage épais et incliné (250mm d’epaisseur au maximum), un énorme tube de 12,8cm pak44 avec une énorme allonge parfait pour la steppe russe et détruire du T-34 a longue distance, ses chenilles larges lui permettent malgré tout de manœuvré même pendant la raspoutitsa. Bien que le dessin soit commandé a Henschel, Porsche va encore y mettre des sienne, proposant notamment un train de roulement différent avec un galet de plus, répartissant mieux l’énorme masse du chasseur (près de 70 tonnes).
Malgré tout elle ne facilite pas la manutention et elle ne sera pas toujours équipé. Le tank est sous-motorisé avec le HL 230 P30 de seulement 700 chevaux ce qui le rend très long a se lancer, même si sa vitesse de pointe sur route est quand même de 38Km/H. Je pense que vous connaissez un peu tous les défauts de l’engin, ce sont sensiblement les mêmes que ceux du Tiger II : lourd, pataud, peu maniable, pas de tourelle, cadence de tir limité par des obus en 2 fardeaux, très grand, cible facile pour les jabos alliés …
Je ne vais pas trop m’étaler sur le sujet, je suis pas fana du jagdtiger et je ne m’y connais donc pas beaucoup. A noter tout de même, seulement 77 exemplaires seront produits, et quasiment tous seront envoyés sur le front de l’ouest.
c)38cm RW61 ausf sturm (panzer) Morser tiger
aussi appelé « sturmtiger », il s’agit d’un énorme canon d’assaut armé d’un lance-roquette de 38cm dérivé d’une pièce de la kriegsmarine. Spécialement conçu pour détruire des bâtiments lors des affrontements urbains du front de l’est. Il a le même blindage et la même mobilité (plus ou moins) que le châssis de base. Il nécessitera des solutions techniques spéciales lors de sa conception, comme un treuil sur le toit pour le rechargement des roquettes. Seuls 18 exemplaires seront produits et ne seront utilisé dans leur rôle qu’a une seule occasion a l’est. Comme pour le jagdtiger, ce n’est pas trop mon domaine et je ne souhaite pas m’etaler sur le sujet, le tank nécessitant un article entier sur lui
Même chose je ne vais pas parler des automoteurs et autres versions du tigre pour transporter X choses …
IV) emploie
a) tactique
le jagdtiger est employé dans une schwere panzer abteilung regroupant plusieurs dizaines de tigers (de ce que j’ai compris ca depend de l’organisation, ca varie de 20 a 45 tigers), ainsi que des panzer III ausf N en general pour l’accompagnement anti-infanterie jusqu’en fin 43 debut 44 ou les panzer III sont retirés du services progressivement. Il y a 3 kompanie, eux-mêmes divisé en 3 zug de 4 panzer VI pour l’organisation type 1944 (dite E). Les tigers sont en general deployés en zug ou parfois regroupé en kompanie, rarement plus haut. Alors ils servent de fer de lance d’un assaut et doivent foncer sans se soucier des poches de resistances. Comme pour le panther, la reconnaissance est indispensable, autant pour eviter que le char ne s’embourbe que pour eviter de tomber sur de mauvaises surprises. Les tigres doivent egalement etre si possible accompagné de panzer-grenadier afin de se proteger contre l’infanterie. Sur le front de l’ouest, une couverture anti-aerienne doit egalement etre disponible, les tigres etant visé en priorité par les jabos alliés. Sur les grands espaces, la formation utilisé est le « coin blindé », en pointe de fleche si on veut, c’est la formation d’attaque. Ils servent donc de char de rupture, dans les premieres heures ou jours d’un assaut, servant a percer localement le front adverse de maniere decisive afin de permettre au panzer division d’exploiter la breche au niveau strategique. Ils sont donc indispensable pour ouvrir un front herissé de canon anti-tank, leur resistance leur permettant de prendre plus de risque face a ces armes que tout tankiste redoute. Ils peuvent egalement servir dans la defensive, dans plusieurs formes : tout d’abord en defense « statique », ils servent de bunker antichar afin de briser le fer de lance blindé adverse. Il peuvent egalement servir de reserve operationnel afin de monter une contre-offensive local, dans le meme but que precedemment. Ils servent egalement de « pompier du front », ils sont trimballés un peu partout la ou il y a des breches dans les defenses allemands. Dans ce cas ils servent souvent a monter une contre attaque. Tactiquement le tigre s’est illustré a Koursk notamment dans les premiers jours de l’assaut jusqu'à Prokoravka. Il attaquent en coin et penetrent la premiere ligne de defense au sud, ils infligent des pertes blindés importantes aux sovietiques et aucun mur antichar ne peut arreter l’avancé, malgre tout la densité des defenses freinent considerable l’avancé allemande, confronté a une defense echelloné. A prokorovka, Joukov fait appelle au front de la steppe pour contrer la pointe blindé allemande devenu dangereuse apres leur contournement par l’est, les T-34 sont lancés sans arret sur les panzer lourds, qui s’ils font des carnages (a l’image de Wittman) sont obligés de retraiter car le combat devient bien trop rapproché, reequilibrant les forces. En effet le tigre doit a tout prix essayer de rester a distance de ses cibles, ces derniers (a la mi 1944) ne sont pas capables de le percer a plus de 400m (meme si les sovietiques commencent a mettre en place des tank le perforant de plus loin). Ainsi il n’a plus qu’a jouer avec l’allonge de son tube pour detruire ses cibles une part une grace a son excellente cadence de tir. Finalement, tactiquement, le pire ennemi du panzer lourd est le terrain allié a sa fiabilité, en effet rare sont les zug arrivant sur zone de combat entier ou sans une panne.
b) strategique
L’emploi strategique du tigre au sein de sa schwere panzer abteilung suit plus ou moins le meme schema que l’emploi tactique, vu d’un certain point de vu. Employé lors des grands assauts, en pointe de l’attaque, reuni generalement au sein d’une kampfgruppe pour apporter le soutien, comme la kampfgruppe Peiper dans les ardennes. Le fer de lance est inarretable et c’est finalement les soucis technique du tigre qui bloque l’avancé (manque de carburant par exemple). Le tigre est donc employé dans les secteurs les plus chauds du front, autant en attaque qu’en defense. Confié a un division ou a un corps d’armé generalement, parfois meme de facon permanente (les tigre de certaines divisions SS leurs resteront attribué parfois presque toute la guerre) elle donne un avantage certain, si on grossit enormement on peu presque dire qu’un seul tigre vaut 10 T-34. (je ne sais pas trop quoi ajouté, hesité pas a completer dans les coms, je seche un peu la ^^)
c) propagande ?
Le tigre tient il plus de l’arme de propagande ? Le tigre, s’il s’agit evidemment avant tout d’une arme tres puissante, a une porté psychologique et morale tres puissante. Glorifié par Goebbels en Allemagne nazi, present sur beaucoup d’affiches de propagandes, symbole d’une panzerwaffe victorieuse, joyaux de la heer et du regime nazi. Les panzerschutzen combattant sur tigre sont glorifiés, tel Wittman qui tiendra un discours a l’usine Henschel, il sera un des rares soldats decorrés par le fuhrer en personne. Il est l’image de l’allemand « ideal » pour le peuple du reich, intelligent, fin tacticien, doué au combat et fidele au partie. Mais la porté psychologique du tigre depasse les territoires de l’axe, il va créer une veritable peur du tigre chez les tankistes alliés, voyant desormais des tigres partout, alors qu’il s’agit de simple panzer IV. Cela a bien evidemment un impact sur la combativité des tankistes. L’infanterie egalement redoute de croisé le fauve et sa garde de panzergrenadier. Il est le symbole du reich a detruire absolument, ainsi il attire generalement tout le feu sur lui sur le champ de bataille. On peut donc dire que le tigre est egalement une arme de propagande tres puissante et efficace, d’ailleurs encore aujourd’hui dans les films ou la culture en general, quand il faut representé un tank allemand, il s’agit du tigre (Fury, il faut sauver le soldat Ryan, le tigre blanc sans parler d’une mission de call of duty II entierement dedié a la traque d’un tigre, chose qui se fera dans l’opussuivant egalement …)
V) revision du comparatif panzer V/panzer VI
Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais dans mon article sur le panther, j’avais fait le meme comparatif, donnant clairement le moyen vainqueur. Mais essayons maintenant de donenr l’avantage au lourd.
Clairement de 2 generations differentes, les 2 fauves sont pourtant tres semblablent dans leur capacités, apparu un an apres le tigre, le panther bien plus economique et d’un interet strategique autrement plus important souleve la question de l’interet de produire des chars encore et toujours plus lourd (tiger, konigstiger …) ?
Revenons sur le comparatif technique. Sur le plan de la mobilité je donnais le panther vainqueur, de tres loin, mais il ne faut quand meme pas oublier que le schwere panzer n’est quand meme pas loin derriere. Avec une vitess impressionant compte tenu de son poids, le lourd peut malgre tout aisement se projeter vers l’avant. C’est vraiment dans sa mobilité strategique que le panzer VI perd, le fait qu’il consomme plus que son frere d’arme et qu’il n’est pas adapté aux trains y jouant un role decisif. Malgre tout la difference est quand meme maigre, d’autant plus que le panther du point de vu de la fiabilité n’est clairement pas un modele et est surement pire que le panzer lourd. Mais ce n’est pas sur la mobilité que va se jouer le comparatif, mais bien sur la resistance et la puissance de feu.
Si on donne, a tord, le blindage du panther bien superieur a celui du tigre, c’est parce qu’il est incliné, on ne prend pas en compte la qualité du blindage. En effet celle du tigre est clairement plus soigné, faisant figure de perfection comparé au production de panther de fin de guerre. L’indice brinell du tigre est a 250 environ, une valeur parfaite pour de l’acier a blindage, sa composition est egalement soigné. Au contraire le blindage du panther est beaucoup moins soigné avec un indice superieur a 300, ce qui entraine des fissures trop frequantes du blindage, meme quand le coup ne perfore pas la cuirasse. Cela est du a une composition peu soigné et se degradant au fur et a mesure que la guerre avance, ce qui n’est pas le cas du tigre, meme pour le ausf B de fin de guerre pour lequel aucun cas de perforation ou de fissure de l’arc frontale n’est recensé. C’est d’ailleurs ce soin particulier apporté au blindage qui fait grimper le prix du panzer, presque le double pour le lourd (250 000 reichmarks contre 117 000). De plus la masse du lourd lui permet d’encaisser bien plus de coup avant que le blindage ne se fissure egalement, il n’est pas rare de voir des tigres avec des centaines d’impacts de petits calibres. Enfin de ce qui est de la protection passive, les 2 chars sont presque aussi haut et seul un camouflage soigné permet de les caché aux yeux de l’ennemi. En definitive si les 120mm effectif du panther sont superieurs aux 100mm du tigre, dans les faits le tigre encaisse bien mieux. D’autant plus que son blindage est homogene et de la meme qualité et presque la meme epaisseur sous tous les angles (80mm pour les flancs et l’arriere), ce qui n’est pas le cas du panther qui a subit une cure d’amaigrissement durant sa conception pour favoriser le blindage frontale.
Passons maintenant a la raison d’etre du tigre, son canon. Si celui du panther a de remarquable capacité balistique en matiere de perforation, celui du tigre n’a pas grand-chose a lui envié, d’autant plus que les quelques milimettres peforés en plus ne sont pas decisifs car les 2 engins n’ont aucun mal a penetrer leurs adversaires a 2000m. La reel difference tient dans la polyvalence du 8.8cm du tigre capable de prendre a partie n’importe qu’elle cible grace a un panel complet d’obus, il est parfait en soutient de l’infanterie. C’est moins le cas pour le panther qui a des obus moins lourd et des sprenggranaten moins efficaces.
Le tigre a en plus son « fear-factor » qu’il developpe grace a la reputation de la machine dans le monde entier, si le panther est un adversaire redouté, le tigre est un adversaire qui fait fuir. Le bruit particulier d’un coup de feu de 8.8, le cliquetti des chenilles et le bruits du gros maybach suffit a faire peur a une troupe peu agguerri.
Strategiquement parlant on l’a vu, dire que les tigre n’ont aucun interet est faux. A Koursk il y a plus de panther que de tigre est pourtant ce sont bien les tigres qui sortent leur epingle du jeu, alors que les panther peinent a se sortir d’un champ de mine et a percer la ligne de front ennemi. Le tigre peut aisement servir de bunker sur roue, sous tous les angles et former des moles defensives efficaces, ce que le panther ne peut faire que avec d’autres compagnons d’armes. Le char de rupture s’avere indispensable pour percer le front, on le voit egalement dans les ardennes ou le flanc nord genereusement garnit en lourd perce beaucoup plus loin que le flanc sud qui en manque cruelement lors du debut de l’offensive, les panzer ayant du mal a percer le front americain.
Finalement, les 2 engins trouvent chacun leur interet dans un conflit ou la polyvalence est de mise. Les 2 sont un concentrés du tritype puissance de feu-mobilité-blindage qui sont adaptés a leur mission plus specifique a chacun. Le tigre a donc sa place dans la panzerwaffe au coté de son frere d’arme moyen.
VI) conclusion
Le panzerkampfwagen VI va laisser une trace indellebile sur l’histoire du second conflit mondiale, symbole du conflit de la qualité contre la quantité, qui sera finalement perdu par les allemands.
Mon etude, peut et doit etre encore paufinée, ameliorée, et completée, que se soit par moi ou vous. Dans tous les cas je n’ai pas la pretention d’avoir le savoir ultime sur cette machine des plus complexes et j’espere avoir fait de mon mieux pour que cette article soit interressant avec le moins d’erreur possible. N’hesitez pas a critiquer de maniere constructive, il n’y a que comme ca que l’on avance ^^
- InvitéInvité
Re: Panzerkampfwagen VI Tiger et variantes
Lun 14 Déc 2015 - 22:16
woow ca c'est de l'article, plus de 15mn a le lire. Sinon il est bien documenté, il y a quelques fautes par-ci par-là mais ca va. Par contre je suis pas sur que le verbe "retraiter" existe .
J'aimerais bien avoir les sources aussi ! ;)
Sinon je te félicite sur ce beau pavé !!!
J'aimerais bien avoir les sources aussi ! ;)
Sinon je te félicite sur ce beau pavé !!!
- InvitéInvité
Re: Panzerkampfwagen VI Tiger et variantes
Lun 14 Déc 2015 - 22:30
merci ca me fait plaisir ;) hesite pas a me dire mes fautes, je suis clairement une perle rare en orthographe ^^
hum il me semblait que retraiter existait, mais je suis pas une source fiable ^^
houla j'oubliais les sources : alors on a le TnT HS tiger et variantes, celui sur combattre dans un tigre, celui sur le comparatif panther/tiger, celui sur les schwere-panzer abteilung (il doit y avoir du bataille et blindé) et comme toujours du wiki par ci par la pour verifier quelques dates et autres infos (je sais c'est mal mais c'est quand meme pratique)
merci encore, si ca t'as plus ca me fait plaisir ;)
hum il me semblait que retraiter existait, mais je suis pas une source fiable ^^
houla j'oubliais les sources : alors on a le TnT HS tiger et variantes, celui sur combattre dans un tigre, celui sur le comparatif panther/tiger, celui sur les schwere-panzer abteilung (il doit y avoir du bataille et blindé) et comme toujours du wiki par ci par la pour verifier quelques dates et autres infos (je sais c'est mal mais c'est quand meme pratique)
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- novi62_filsResponsable recrutement [REM] - Communauté Gaming
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Date d'inscription : 07/11/2013
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Localisation : Grignote une cuisse de lapin.
Jeu vidéo préféré : War Thunder/Red Orchestra 2/La chasse au Lapin
Re: Panzerkampfwagen VI Tiger et variantes
Lun 14 Déc 2015 - 23:02
Assez indigeste à lire ce pavé.
De plus il est de bon ton de mettre ses sources.
Je m'occupe d'aérer et corriger cet article !
Je vais l'imager également.
Sinon Jet, merci pour tes articles !
De plus il est de bon ton de mettre ses sources.
Je m'occupe d'aérer et corriger cet article !
Je vais l'imager également.
Sinon Jet, merci pour tes articles !
- InvitéInvité
Re: Panzerkampfwagen VI Tiger et variantes
Mar 15 Déc 2015 - 18:44
desolé je fais ce que je peux ... Merci de ton aide ;)
derien
derien
Re: Panzerkampfwagen VI Tiger et variantes
Mar 15 Déc 2015 - 20:42
jetsartizen a écrit:desolé je fais ce que je peux ... Merci de ton aide ;)
derien
Fais un petit effort, je veux pas pénaliser ton initiative, mais bon personnellement quand je vois un pavé pareil j'ai juste pas envie après une journée de boulot ^^
donne l'envie au lecteur je suis sûr que le fond de l'article est là, et c'est dommage c'est pénalisant pour toi.
- InvitéInvité
Re: Panzerkampfwagen VI Tiger et variantes
Mar 15 Déc 2015 - 22:02
desolé ... je ferai plus attention la prochaine fois.
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