Saint Chamond

A l'origine, Schneider et les sociétés St Chamond reçurent la même commande, 400 CA1.
Mais l'ingénieur en chef de chez Schneider refusa de partager le brevet, et les sociétés St Chamond de payer les royalties.Dès lors, les deux compagnies travaillent sur deux véhicules très différents, bien que dérivant tous deux du tracteur initial. La Société SOMUA, filiale de Schneider, usinera donc le Char Schneider CA1,  tandis que les Forges et Aciéries de la Marine et d'Homécourt (les sociétés St Chamond) travailleront sur leur propre véhicule.

Ce nouveau véhicule sera étudié et pensé par le colonel Rimailho. Il imposera que le char devra accueillir le canon de 75mm TR St Chamond ( modèle 1915)( c'est une version amélioré du canon de 75mm français du modèle 1987, premier canon avec un système de recul hydropneumatique, plus tard passé sous licence et produit en grande quantité).
Le seul moyen de tracter le 75 dans des conditions satisfaisantes et de le placer en front de châssis au lieu de le placer dans les flancs( idées récupérés sur les Mark anglais ). Cela implique que le châssis Holt déjà existant devra être modifié. Le moteur sera placé au milieu du châssis, sans compartimentations.


L'armement est poussé à 4 mitrailleuses, dans des petits "boudins"(trd littéral). Le corps est réduit à sa forme la plus simple, une boite rectangulaire avec des plaques de blindages supplémentaires pour  se protéger des tirs de l'infanterie.
La motorisation est novatrice, intégrant pour la première fois une transmission électrique Crochat-Collardeau breveté.
Quand le prototype est prêt en septembre 1916, c'est un choc pour le colonel Estienne, qui n'avait jamais entendu parler d'un projet rival.Il aurait largement préféré une production de masse du Schneider, pour des raisons organisationnelles et surtout logistique ! 2 prototypes signifie 2 fois plus de mal à se fournir en pièces détachés!
Seul l'accord de la sphère politique parisienne soutenant le colonel Rimailho permis d'obtenir le feu vert pour la production de 400 unités

Le St Chamond, destiné à transporter le 75mm dans un grand compartiment de combat, était bien plus gros que tout les prototypes précédents, incluant le CA1. Le corps est comme s'il avait été étiré, en saillie sur le châssis Holt. La portance au sol et la répartition du poids est donc très important.
La partie frontal de la caisse, accueillant le canon, était beaucoup trop lourd et avait tendance à se planter dans le sol à la moindre dénivellation.Une version modifié avec un nez plus élevé, des fentes d'observation supplémentaires et un toit incliné pour contrer les grenades allemandes.Le canon de 75 est remplacé par sa version plus légère de 1987 après le 165eme véhicule produit.
Mais aucunes de ces améliorations ne rendent le char plus performants en terrain accidentés.Le porte à faux était beaucoup trop important pour le châssis.Cette caisse longue est aussi la cause d'une stabilité nulle (il vaut mieux ne pas avoir le mal de mer quand on est pilote à bord du St Chamond)

De plus, l’environnement surchauffé, les odeurs et émanations toxiques étaient suffisantes pour rendre l'équipage malade lors de longue sorties.
Les modèles les plus tardifs reçurent  des plaques de blindages frontal supplémentaires.

La production commença en Mars 1917 mais termina en 1918 après le 377e véhicule. Les derniers chars furent reconvertie en chars de ravitaillement et de reconnaissance.
Le premier feu se déroula au Moulin de Laffaux le 5 Mai 1917. Plusieurs chars resteront coincés dans différentes tranchées( alliés comme ennemis) mais 3 réussirent une percée.



Le dernier St Chamond existant se trouve au musé des blindés de Saumur.Il est malheureusement statique.