- novi62_filsResponsable recrutement [REM] - Communauté Gaming
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Jeu vidéo préféré : War Thunder/Red Orchestra 2/La chasse au Lapin
Schneider CA1
Mar 11 Nov 2014 - 23:47
Schneider Char d'Assaut 1
Le colonel Jean-Baptiste Eugène Estienne , le père des chars d'assauts français
Née en 1860, J-B Estienne réussi brillamment l'école polytechnique et commença sa carrière militaire en tant qu'officier d'artillerie. Il écrivit un livre pour corriger les erreurs de l'artillerie qu'il présenta à l'académie des sciences de Paris. Il travailla sur des télémètres et des systèmes de pointages.
Vu comme un ingénieur pionnier, il lui fut confié en 1909 le développement de la nouvellement née armée de l'air française par le général Brun à Reims. Il travailla donc sur différentes applications tactiques mais surtout sur le concept d'artillerie volante. Durant la 1ere guerre mondial, il fut rattachée à Pétain avec l'intégration au 22e d'artillerie basé à Belfort.Alors qu'il était en train de diriger un tir d'artillerie d'un avion, il vit que l'infanterie se faisait tailler en pièce par les mitrailleuses allemandes. Le 25 août il déclara devant ses officiers et son personnel :
"Messieurs, la victoire sera remportée par le camp qui parviendra à placer un 75mm sur un véhicule capable de se déplacer sur tout les terrains"
Vu comme un ingénieur pionnier, il lui fut confié en 1909 le développement de la nouvellement née armée de l'air française par le général Brun à Reims. Il travailla donc sur différentes applications tactiques mais surtout sur le concept d'artillerie volante. Durant la 1ere guerre mondial, il fut rattachée à Pétain avec l'intégration au 22e d'artillerie basé à Belfort.Alors qu'il était en train de diriger un tir d'artillerie d'un avion, il vit que l'infanterie se faisait tailler en pièce par les mitrailleuses allemandes. Le 25 août il déclara devant ses officiers et son personnel :
"Messieurs, la victoire sera remportée par le camp qui parviendra à placer un 75mm sur un véhicule capable de se déplacer sur tout les terrains"
L'étude du tout premier char français
La firme Schneider & Co (alors grande manufacture d'arme) se vit confier la tache de développer un tracteur d'artillerie lourde.En Janvier 1915, la firme envoya son chef designer, Eugène Brillié pour étudier les possibilités d'un tracteur chenillé de la "American Holt Company"(qui procédait alors à des tests au royaume-uni)
A son retour Brillié (qui avait travaillé un peu plus tôt sur un concept de voiture blindée pour l'Espagne) convainquit les dirigeants de la compagnie d'initier une étude de développement d'un "Tracteur blindé et armé" basé sur le châssis Baby Holt(tracteur chenillé) .
2 de ces châssis furent commandés
La conception
Le char d'assaut Schneider fut conçu par Brillié sous les idées du colonel Etienne.La première de ces idées est d'installer un 75mm de campagne (2.95 in) pour négocier les bunkers, casemates et les autres positions retranchés. Des mitrailleuses seraient installés contre l'infanterie.
Il serait propulsé par un moteur pétrole de 80 hp( 81 chevaux-vapeurs après conversion) pour une vitesse estimée à 9km/h. Mais finalement un moteur Schneider de 60 chevaux-vapeurs lui sera attribué et placé avec son radiateur sur l'avant.Cette conception était basé sur le système Holt qui avait fait ses preuves avec ce châssis.Lors des premiers essais en décembre 1915 à Souain, il devint très vite évident que le châssis était trop court et était incapable de passer les tranchées un tant soit peu larges.
Pour trouver un meilleur moteur et un châssis allongé, le moteur Host de 75 hp (76 chevaux-vapeur)fut choisis et la globalité des plans furent redessinés.
Pendant ce temps, la production fût déplacé et réorganisée dans les usines SOMUA près de Paris
Pour garder la coque compacte mais permettre la traversée de grandes tranchées, une queue "sabot fut installé et l'avant fut travaillé de tel manière à éperonner et couper les champs de barbelés.
Les flancs étaient plats, légèrement blindé mais par la suite sur-blindé grâce à des doubles plaques de blindages en sandwich( constitué par l'ajout d'une tôle de 5,5 mm placée à environ 4 cm du blindage de la caisse). Ce blindage additionnel, (limité aux parties les plus exposées) augmentait le poids du véhicule d'environ une tonne.
L'avant fut arrondi,non pour améliorer la résistances aux munitions allemandes(notamment les balles "K" antichars) mais pour améliorer la vue du pilote et agrandir l'ouverture pour le canon de 75.
Avec cette allure, le Schneider ressemblait à un bateau. Plusieurs officiers écrivirent dans leurs mémoires : "un bateau blindé monté sur chenilles).Le général Joffre l’appellera "le cuirassé terrestre", une déviance de l’appellation populaire des premiers chars britanniques Mark I.
Il autorisa la production de 400 CA1 Schneider le 31 janvier 1916.
Malgré son train de roulement allongé, le Schneider restait très inconfortable( notamment à cause de l'étroitesse de la cabine) et l'accès par l'arrière en était rendu difficile.
- La technique:
- Le char se présentait sous l'aspect d'une grosse caisse allongée posée sur un châssis constitué de deux longerons d'acier réunis par des traverses portant à l'avant le moteur et à l'arrière la transmission. Ce châssis reposait, par l'intermédiaire de ressorts, sur deux chariots, respectivement à trois et à quatre galets roulant sur la chenille. Le chariot avant soutenait une poulie de tension. Dans son parcours supérieur, entre le barbotin situé à l'arrière et la poulie de tension, la chenille, composée de 34 patins, était soutenue par des rouleaux montés entre deux flasques.
Le moteur quatre cylindres, construit à cet usage par la firme Schneider, déployait 60 cv au régime maximum de 1 200 tours/mn. Le réservoir étant plus bas que le carburateur, l'alimentation se faisait par pompe. La transmission se composait d'un embrayage en forme de cône renversé, d'une boîte de vitesses à trois rapports multiples et de deux embrayages secondaires agissant chacun sur un barbotin, de manière à pouvoir ralentir ou arrêter l'action motrice à droite ou à gauche et obtenir ainsi le changement de direction de l'engin.
Tous ces mécanismes, montés sur roulements à rouleaux ou à billes, étaient actionnés par des leviers et des pédales situés dans le poste de pilotage qui se trouvait à l'avant.
Renfermant le moteur et l'armement, la chambre de combat était formée de tôles d'acier trempé, à l'épreuve des balles du fusil Mauser à 150 m de distance. Des fentes de tir horizontales fermées par des volets réglables permettaient l'observation extérieure ; L'accès au char se faisait par une porte arrière ; sur le toit, une trappe assurait l'aération. A l'avant, un grand éperon servait d'appui au char quand il basculait en avant, l'empêchant d'enfoncer son étrave dans le terrain. Pour la même raison, le char était pourvu de deux queues à l'arrière.
L'armement comportait un canon de 75 mm Schneider BS de Blockhaus, qui tirait un obus explosif à une vitesse initiale de 200 m/sec. Son tir était précis jusqu'à 200 m, mais sa portée utile atteignait 600 m. Son secteur vertical était de - 10° à + 30° et le débattement en direction de 60°. Deux mitrailleuses étaient placées sur chaque flanc. Leur montage sur pivot dans des coupoles hémosphériques permettait le pointage latéral et vertical avec un débattement en direction de 53° de chaque côté et en site de - 45° à + 20°.
L'évolution du Schneider consista en plusieurs petites améliorations qui apparurent sur les véhicules arrivés en été 1917.La première était le blindage dont j'ai parlé plus haut.La seconde amélioration se trouve au niveau du réservoir d'essence :situé à l'intérieur du char, le risque d'incendie est jugé trop important et les 2 réservoirs d'essences de 100 litres chacun sont déplacés à l'extérieur à l'arrière dans des compartiments sur-blindés.
La ventilation quasi inexistante est alors amélioré.
Le CA1 en restait néanmoins très mauvais en terrains défoncés et quasi aveugle
Des versions améliorés du CA1 furent étudiés
Le CA2 était une version du Schneider très amélioré avec une tourelle armée d'un canon de 47mm
ou encore le CA3 qui aurait pu recevoir une double tourelle sur un châssis allongés(oui encore).
Mais aucuns de ces projets n'ont trouvés de suites
Etats de service
Le premier feu du Schneider arriva le 16 avril 1917, juste à temps pour participer à l'offensive de Nivelle ! L'action se déroule sur le chemin des dames, à Berry-au-Bac.132 chars prirent part à l'offensive mais le résultat fut un désastre : les chenilles n'agrippèrent pas le terrain détrempé et patinait dans la boue, les moteurs étaient bien trop peu puissant et tombèrent en panne au démarrage(cassèrent). Ceux qui avaient réussis à avancer furent pris dans un barrage d'artillerie. L'artillerie allemande tira alors directement sur les survivants à courte portée. Des soldats allemands utilisèrent des lances-flammes sur les chars (les CA1 de l'offensive ont encore leur réservoir à l'intérieur à cette date !)C'est ainsi que le Schneider gagna son triste nom : "le crématorium mobile"
57 CA1 furent perdu ce jour là, dont 44 à cause de panne ! Leurs objectifs étaient de percer les 1ere et 2eme lignes ,mais l'infanterie n'ayant pas été coordonnés, l'opération fut un échec total.Les 75 chars restant durent se replier. Seulement 56 survécurent.
Nivelle fut relevé de ses fonctions après ce désastre et il fut remplacé par Pétain.
En 1918, les Schneiders disponibles furent réorganisés en 20 unités d'artillerie spécial et rendu à leur général et père ingénieur, Estienne.
Ils participèrent a différentes offensives mineurs, accompagnés de l'infanterie, mais furent progressivement remplacés par les touts nouveaux chars FT-17.Les derniers Schneiders furent désarmés et utilisé en chars de ravitaillement
L’Italie, intéressé par le CA1, acheta une seule unité, mais après les test préféra les FT17.
Après la fin des hostilités, 6 Schneiders furent vendus aux espagnols et servirent avec les forces coloniales à Morocco, servant activement contre les rébellions locales vers 1926. Il furent plus tard réutilisés du côté républicain en 1936.
Le dernier Schneider en état de marche se trouve au musée des blindés de Saumur.
Il est le char le plus vieux en état de marche.
Mes sources viennent de
- MrSuicideBunnyResponsable recrutement [REM] - Communauté Gaming
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Date d'inscription : 27/05/2014
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Re: Schneider CA1
Mer 12 Nov 2014 - 6:41
Magnifique ! Et ce coup-ci j'ai les photos !
Beau boulot
Beau boulot
- SokolovFondateur et administrateur [REM]
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Date d'inscription : 07/12/2013
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Re: Schneider CA1
Mer 12 Nov 2014 - 21:42
Super sympa ton post Novi! Bravo pour la documentation!
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